Gauthier COLOMER
                                      ICH de Montreal
                                                15 06 2017   

                      
 

Bonjour Gauthier. Tu as obtenu il y a peu, le diplôme de l’ICH (vente et gestion) et tu as choisi de partir faire valoir tes compétences dans un autre pays, le Canada et particulièrement la province du Québec.
Comment s’est passé l’installation et ta prise de contact avec Montréal ? Tu as vécu un gros dépaysement ?

Très bonne installation. Très belle ville, multiculturelle, très ouverte aux différences et tolérante.
Pas de dépaysement particulier. Montréal reste une ville « jeune », avec des bâtiments récents et des grandes tours en centre ville. La ville a une histoire, puisque elle va bientôt fêter ses 375 ans, et on y retrouve des bâtiments anciens tel que des églises ou des temples situés au milieu de grands bâtiments d’affaires et le tout juxtaposé a des parcs. Une vrai ville à l’Américaine mais plus à taille humaine.

Quelle est ton activité professionnelle actuelle ?
Après de longues recherches et de multiples jobs, je travaille depuis peu en tant qu’assistant Administratif et Commercial.

Et ton agence ? Ton équipe de travail ?  Est-ce un rréseau d’agence ?
Je travaille pour l’agence KEYS Immobilier. C’est une nouvelle agence immobilière qui s’est créée au Québec et qui à ouvert ses portes en janvier 2017. Elle se situe dans une rue passante avec une vitrine (chose assez rare au Québec).
L’équipe est pour le moment au stade d’embauche. Nous sommes cinq personnes à l’agence, le PDG, la directrice d’agence et courtière (équivalent de l’agent immobilier), un courtier Québécois aussi assistant administratif, moi en tant qu’assistant administratif et commercial, et une assistance de direction qui s’occupe aussi de tous les réseaux sociaux.Pour le reste, nous avons un réseau de partenaires notamment sur le Pacifique.
Pour le moment l’agence n’est pas un réseau. L’entreprise est en phase de développement et de création. Le développement d’un réseau est une chose que l’entreprise envisage à court et moyen terme sur le territoire québécois et canadien. Et éventuellement sur le territoire français a plus long terme. 

Sur quel segment de clientèle ?  Immobilier d’habitation ? Prestige? Tertiaire ?
La clientèle ciblée est bien la clientèle locale mais surtout l’accompagnement des nouveaux arrivants et des investisseurs internationaux à Montréal.
Au Québec, le type de biens est différent de ceux de la France. Déjà les termes sont différents, ici on n’achète pas un appartement, on achète un condo (divise ou indivise) ou un bassement ou un plex ou triplex … Pour la question du prestige / luxe, ici aussi cela est différent car le prix ne veut pas toujours tout dire. On peut retrouver des appartements entre 200.000 et 300.000€ entièrement refaits dans le bon quartier et qui sont bien plus luxueux qu’un appartement a 1.000.000€ en France. Les biens qui se comptent en millions existent ici mais nous sommes dans des très grande propriétés ou manoirs.

Peux-tu nous décrire le marché de l’immobilier local et plus large si tu as une bonne vision maintenant ?
 Incomparable au marché Français ! Déjà un taux de change très avantageux qui permet un fort taux d’immigration et par la même un investissement des étrangers massif.
Des prix qui restent raisonnables avec des taux de prêts équivalents à la France et qui sont les mêmes pour des étrangers non-résidents.
Des prix qui sont différents en fonctions des quartiers. Un centre-ville plus cher que le reste de l’île. Et des sous quartiers dans le centre-ville plus ou moins chers en fonction de leur population ou de leur attrait.
Pour le reste, en dehors de l’ile, on retrouve des régions qui comme en France sont des régions avec beaucoup d’attrait grâce aux montagnes ou au abord des lacs, mais encore là, pour le prix d’un appartement haut de gamme dans les Alpes, vous pouvez trouver un immense chalet.

Sur quelle zone travailles-tu ?
- Actuellement je travaille sur le secteur du centre de l’ile car nous sommes en ouverture et nous devons développer notre visibilité. Mais nous sommes à même à travailler sur les régions autour de Montréal.

Quel est le niveau d’équipement de l’agence ? Nouvelles technologies ?
Un point d’honneur est mis sur l’équipement et la technologie dans l’entreprise. Mon PDG a créé l’agence avec une vision que je partage entièrement : « dépoussiérer le métier de l’immobilier ». Au revoir les papiers en noir et blanc et couleur, collés aux vitrines avec très peu de renouvellement. Bonjour à la nouvelle technologie. Ici on travaille avec une télé en vitrine qui passe les annonces de nos biens. On ne communique que par le biais d’ordinateurs et de tablettes. On fait des présentations des biens sur des télévisions de grande taille le tout confortablement installés.
Et bien sur notre plus grand avantage et notre distinction par rapport aux autres agences, c’est qu’on exploite la réalité virtuelle pour la première fois au Québec grâce au casque Oculus Rift.
L’utilité ? pourquoi embêter un vendeur à faire des visites inutiles ? pourquoi faire des visites inutiles avec des clients sur des biens qui ne correspondent pas ? Grace à la réalité virtuelle, nous pouvons faire des pré-visites à l’agence et une fois qu’on a trouvé le bien qui correspond, on va visiter réellement le bien en sachant que c’est un bien qui correspond. Moins de pertes pour tout le monde.
De plus ce n’est que le commencement, la prise de photo et vidéo en réalité n’est que le début pour nous, nous sommes déjà sur les prochaines technologies pour les proposer à nos clients.

Quelle est ton activité ? Vente de neuf, VEFA, lots de copropriété ?
- Pour le moment, je n’ai pas passé mes examens pour être courtier ou agent immobilier, je m’occupe de tout le travail en amont avec les courtiers.  Mais nous travaillons comme une agence immobilière en France, c’est à dire que nous travaillons autant dans l’ancien que sur des lots de copropriétés. Nous sommes aussi en train de finaliser des accords pour travailler avec les promoteurs pour vendre des biens neufs et en parallèle nous développons aussi la gestion locative. A terme, nous serons une agence qui saura tout faire mais surtout accessible à tout le monde.

Globalement, comment se situe l’état du patrimoine sur ton périmètre ? (Rénovation, home staging).
A Montréal, je dirais qu’il y a deux types d’habitations, l’habitation principale qui est bien entretenue et dont les propriétaires font souvent de belles rénovations. Et l’autre type d’appartement ce sont les appartements destinés à la location. Ceux-là sont en général dans un état moyen. Aucune réglementation n’est applicable en termes d’état des lieux et la protection du locataire interdit les cautions. De ce fait, les propriétaires louent sans refaire de travaux particuliers entre chaque locataire.
Le Home Staging c’est une des choses que nous proposons à nos clients et que nous appliquons lors de nos prises de photo en réalité virtuelle.

La réalité des prix ?  Il y a une grosse habitude de négociation ? Mandats exclusifs réguliers ?
Pour la réalité des prix, on est dans un marché complètement différent de celui de la France, le coup d’un appartement est encore accessible. Pas de bulle spéculative, pas d’augmentation significative des prix mais une prise de valeur des biens chaque année.  Et avec le taux de change entre l’euro et le dollar canadien c’est vraiment une bonne opportunité de venir investir à Montréal.
Pour la négociation des prix, le prix est négociable entre 3% et 6% max du prix de la vente sauf cas particulier.
Pour ce qui concerne les mandats, ici la philosophie est bien différente qu’en Europe. Ici c’est le vendeur qui paye la commission au Courtier et non l’acheteur.
En second lieu, on utilise une façon différente pour vendre. Le bien n’appartient pas à une agence Immobilière mais a un courtier en propre. Ce courtier va partager par la suite ses biens à vendre sur un site internet et tout le monde y aura accès. C’est un genre de super AMEPI.
Il reste bien sur le mandat « exclusif » que nous ne pouvons mettre que sur notre site et nos vitrines, mais il faut se rappeler que ici les gens ne vont pas chercher un bien chez une agence propre mais ils regardent sur le site de partage, font une sélection et visitent par la suite avec l’assistance ou non d’un courtier de leur choix.
 
Les outils de formation continue ?
Ce sont des formations payantes à valider et à prouver auprès de l’organisme (OACIQ) qui s’occupe de la réglementation en immobilier.
 
Y a-t-il une obligation de formation continue comme en France, depuis la loi ALUR ?
Oui il y a une obligation de formation continue ici aussi depuis peu. 
Les formations coutent relativement cher pour six mois de cours.
Malheureusement le Canada ne reconnait pas les acquis, ce qui fait que je ne peux pas exercer en tant que courtier immobilier à Montréal. Mais la formation est un peu connue, notamment dans le métier d’évaluateur immobilier qui est très demandé car l’ICH est une très bonne formation.
 


Le Club : Merci à toi Gauthier pour ce ZOOM qui est trés riche en informations.  C'est un superbe retour d'expérience que le Club est ravi de partager avec les lectrices et les lecteurs. On va donc te considérer comme notre "correspondant à l'étranger" et on attend de toi que tu nous envoies des informations, sur ce qui pourrait bouger dans l'immobilier, à Montréal (législations, technologies, pratiques..)

Bonne continuation Gauthier




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