29 janvier 2011.
Nous consacrons ce nouveau numéro de la rubrique ZOOM SUR à Véronique ESNAULT,
spécialiste de la transaction sur fonds de commerce, locaux commerciaux et industriels. 
Elle a agréablement accepté l' invitation à répondre à nos questions sur son métier. Celui-ci requiert des compétences transversalles nombreuses, qu'elle a pu acquérir dans son parcours professionnel antérieur mais qu'elle a su compléter durant sa formation diplomante ICH. 
Véronique a pris le risque d'installer son activité sur un segment difficile et plus étroit. 
Nous vous laissons faire plus ample connaissance avec elle.

 

Véronique ESNAULT

  

  

 Le Club : Bonjour Véronique. Après avoir validé ton diplôme ICH, tu as créé il y a quelques années une agence spécialisée dans la transaction d'entreprises, de locaux commerciaux et de fonds de commerce. A la fois sur Sète et sur Montpellier. Qu'est-ce qui t'a orienté vers ce type d'activité ?  

Des différentes branches de l’immobilier étudiées à l’ICH gestion-transactions, l’immobilier d’entreprise et les commerces étaient un lien avec ma formation d’origine (école de commerce du groupe ESSEC). Précédemment à mes études à l’ICH, j’étais en charge de grands comptes (importateurs) et non de particuliers. Je retrouve, dans les décisions d’achat d’immobilier d’entreprise et commerces, des facteurs plus rationnels que dans l’immobilier d’habitation.  

Le Club : Quelle est la répartition actuelle de tes activités ?

L’activité d’immobilier d’entreprise couvre les cessions de droit au bail, de fonds de commerce, la vente de murs commerciaux, la location de boutique, de bureaux et de hangars, les cessions de parts de société. En fonction des années, les proportions entre les différents produits varient (droit au bail vs fonds de commerce). Egalement, les types de commerce évoluent en fonction des tendances, souvent définies en amont par les franchises. Nous avons pu voir ainsi l’essor de restaurations rapides à base de pâtes, de smoothies, l’aide à la personne……Actuellement, la part cession de droit au bail et fonds de commerce représente 80% du chiffre d’affaires, le solde étant reparti, en ordre décroissant, entre les hangars, les bureaux et les murs commerciaux.   

Le Club : Comment as-tu organisé ton travail en pratique. Le site de ton agence est très bien fait. Est-ce qu'il te renvoie effectivement une demande régulière ?  

Je gère essentiellement la partie commerciale (rentrée de mandats, rencontre des acquéreurs, sélection de biens), le montage des dossiers de vente et la communication externe. Je délègue le standard et une partie des tâches administratives et comptables.  
 

J’ai choisi internet comme vitrine, afin de diffuser en France et à l’étranger et ainsi capter le plus de clientèle possible. Sachant que le Languedoc est une région à forte développement démographique (près de 14% entre 1999 et 2007 pour la commune de Montpellier), le vecteur internet me semblait le plus approprié. J’ai donc fait appel à une société spécialisée pour la création du site, par le biais duquel je reçois des demandes. Les statistiques montrent que la consultation va croissant.   

Le Club : Tu as choisi l'indépendance totale sans être isolée professionnellement. Tu fais partie d'un groupement d'agence. 

J’ai effectivement choisi d’être indépendante car l’ICH m’avait apporté les bases juridiques nécessaires à ce métier. Je n’étais pas novice dans la partie commerciale et j’avais envie de travailler selon mes convictions. Ce choix s’avère positif. Par contre, indépendance ne veut pas dire isolement. Il faut se tenir informé, offrir une réponse globale à la clientèle. Le groupement d’indépendants auquel j’adhère (GAAM Immobilier) couvre différents secteurs du métier (promotion immobilière, transaction d’habitation, gestion locative, syndic de copropriété, défiscalisation) sur une zone géographique qui va du nord de Montpellier au bassin de Thau. Ainsi, des clients cherchant des locaux commerciaux auront également des propositions de logement ou des offres de défiscalisation. L’intérêt du groupement est encore plus évident car il n’y a pas de concurrence entre ses différents membres.   

Le Club : Ce type de transactions spécialisées demande probablement des connaissances particulières en matière de secteurs d'activité, d'analyse financière et de plan de financement spécifiques aux opérations de reprises.  

Effectivement, ces transactions requièrent plus de technicité et de temps passé au traitement des documents. En fonction des secteurs, il faut connaître les usages, les points clés. C’est ce qui est enrichissant dans ce métier. Il y a toujours quelque chose à découvrir.   

Le Club : Est-ce qu'en plus de tous ces « domaines spéciaux », il t'arrive de prendre en charge des dossiers de transaction de biens à usage d'habitation pure. 

Je ne traite pas de dossier d’habitation. Par contre, comme je l’ai dit supra, grâce au groupement GAAM, je transmets ces opérations au confrère le plus adapté en la matière. Et là également, le site internet du GAAM permet de communiquer efficacement.


 

Le Club : Y a-t-il une place à terme pour d'autres activités connexes comme la gestion locative de locaux industriels et commerciaux ou le viager commercial ? 

A terme, il y a plusieurs pistes de développement qui impliqueront le recrutement de personnel. J’envisage de couvrir une zone géographique plus importante et d’offrir un service intégré, dont la gestion locative. Dans l’immédiat, lorsque mes clients souhaitent déléguer la gestion locative, je la propose à des confrères du groupement 

Le Club : Quel est ton sentiment sur l'évolution de l'implantation du commerce de centre- ville par rapport notamment au développement des grands centres commerciaux périphériques.

Montpellier a la chance de bénéficier d’un patrimoine historique très riche. Les collectivités locales ont démontré leur volonté de faire vivre le centre-ville (universités, actions de la chambre de commerce, de la mairie pour la culture et l’économie). Il y a une clientèle pour le centre-ville (3/4 des consommateurs viennent de la commune de Montpellier + touristes : 30.000 « équivalents » habitants/an). Parallèlement, il y a les zones commerciales. A mon avis, elles sont complémentaires et non antinomiques. Chacun attire son type de clientèle. Par contre, une expansion des zones commerciales peri-urbaines ne me semble pas judicieuse. L’équilibre centre-ville et périphérie risquerait alors d’être rompu.  

Le Club : Les locaux et fonds commerciaux de ces zones de forte chalandises sont les domaines réservés des grands noms de l'immobilier d'entreprise. Quel regard portes-tu là-dessus ?

Souvent les promoteurs ont un service commercial intégré. On ne peut donc pas intervenir à la première vente. Par contre, les cessions suivantes peuvent revenir à des indépendants. Les clients nous démarchent pour avoir un meilleur suivi. Le turnover du personnel est quasi nul. Nous maîtrisons complétement nos dossiers, nous sommes très réactifs. Le service compense parfois la notoriété, et nous parvenons, avec notre travail, à satisfaire le client.  

Le Club : Tes années ICH sont encore récentes, 2005/2006. Qu'en gardes-tu ?

Un pôle de compétences et connaissances mis au service des étudiants. Avec comme résultat l’acquisition de notions essentielles pour mon métier. J’offre ainsi un réel service à mes interlocuteurs.

Une communication du savoir qui incite à en savoir plus, à se tenir toujours informés. Les journées ICH et les soirées du club sont des moments privilégiés qui permettent d’échanger des informations, de nouer des relations et de partager d’agréables moments.   

Le Club : Merci pour ta participation Véronique. Nous savons que tu adhères pleinement à l'esprit Club en valorisant ainsi les formations de l'ICH, l'entretien et le développement des relations de notre réseau interprofessionnel. Bonne route dans la conduite de tes activités où tu es déjà une trés bonne référence régionale.  A trés bientôt. 
 

                                             



 


 


 



 



 




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