Zoom sur
                                Valérie GRISPAN 

                               www.interfacepatrimoine.com
                                                                              
                                                                           26 09 2017


                    


Bonjour Valérie.  Tu as rejoint les rangs du Club Interpro-ich34 depuis peu. C’était l’occasion de faire le tour de cette profession spécifique qu’est le métier de chasseur immobilier.
Le club : Quel est le périmètre particulier de cette activité ? Y a-t-il une vraie spécificité ?


Effectivement, le métier de chasseur est une autre facette du métier d’agent immobilier. Le chasseur prend en charge un nombre restreint d’acheteurs (entre 3 et 6 suivant les chasseurs et la difficulté de recherche) afin de se consacrer pleinement à la recherche. Par ailleurs, le secteur géographique peut être assez large suivant les régions. Il faut donc du temps. Travaillant sur mandat de recherche, le chasseur aura défini avec ses clients un cahier des charges. Il va s’adresser en priorité aux acquéreurs qui ne sont pas sur place, ou qui n’ont pas le temps d’effectuer beaucoup de visites. Son travail est donc une découverte approfondie en amont, et une aide au client pour définir un secteur et un type de bien, notamment lorsqu’il arrive de l’extérieur, à l’aide d’éléments objectifs sur le bien mais aussi subjectifs. Le client s’en remet alors à un seul interlocuteur qui devra avoir saisi tous les éléments de la recherche. Le chasseur doit s’approprier complètement la recherche du client. Pour avoir travaillé plusieurs années en agence, je sais qu’il est difficile de suivre les acheteurs, de par le nombre de contacts générés, et également car peu sont captifs. Et puis, il faut aussi gérer les biens en portefeuille. Les mandats de recherche, souvent exclusifs, permettent une délégation complète des clients pour leur recherche ainsi qu'un gain de temps.  Les clients qui viennent vers les chasseurs ne veulent pas ou ne savent pas gérer leur recherche. Tout comme pour le mandat de vente, le chasseur doit rendre des comptes a son mandant et mettre en œuvre les moyens nécessaires.   Pour ma part, je propose également un accompagnement sur des services annexes à la recherche du bien

Le club : Tu es installée depuis quelques années sur ce segment des professions de l’immobilier.  En marge de la loi ALUR et de ses prescriptions en matière de déontologie, est-ce que le métier de chasseur immobilier est plus particulièrement encadré ?

Après plusieurs années passées en agence ou en promotion, en pionnière du métier de chasseur, j’ai créé mon activité, il y a désormais plus de 15 ans. Toujours ouverte aux échanges et partenariats, je me suis rapprochée d’un chasseur sur Paris et en 2007, nous avons décidé de créer la FFCI (Fédération Française des Chasseurs Immobiliers). En effet, à cette époque, comme pour tout nouveau métier, un certain flou existait quant à la soumission de l’activité à la Loi Hoguet. Notre position a toujours été le respect de cette loi. Cette fédération avait donc plusieurs objectifs :   encadrer avec une charte déontologique, Œuvrer pour promouvoir l’activité auprès du grand public, mais aussi auprès des professionnels partenaires et se fédérer pour échanger. Nous avons donc toujours accepté exclusivement les détenteurs de la carte professionnelle et les entités qui ne réclamaient aucun frais de dossier
Depuis la loi Alur, les choses ont été clarifiées. Le fait d’être fédérés nous permet des échanges inter-régions et d’offrir un service complet à nos clients, car dans ce cadre-là nous gérons également la vente d’un bien nécessaire au nouvel achat.
 
Le club : Quel est ton rayon d’intervention ?  Es-tu amenée à intervenir en dehors de la région ?

Même si mon rayon d’action est le grand Montpellier, il m’arrive effectivement de sortir de la région pour des biens spécifiques ou des étrangers qui n‘ont pas un secteur bien déterminé. Il m’est arrivé par exemple d’aller en Gascogne pour un parcours de golf ou à Perpignan pour un immeuble. Actuellement je recherche une chasse sur 3 départements.


Le club : Quelle est ta relation avec les autres professionnels de l’immobilier (promoteur, gestionnaires locatifs, syndics, marchands de biens, notaires,  ..) ?

Je travaille sur Montpellier en immobilier depuis 1990 et j’ai donc un tissu relationnel assez large. même si inévitablement, certains de mes partenaires sont partis en retraite. Evidemment, je n’ai pas le flux d’une agence classique et mon secteur et les typologies de biens étant très variés, je ne croise pas toujours les mêmes partenaires. Ceux qui ont travaillé avec moi, je crois et je l'espère, ont plaisir à renouveler l’expérience. Ensuite, il y a toujours des partenaires réticents et puis ceux qui ne veulent pas. Je n’ai pas vocation à rentrer des biens (seulement ceux de mes clients) et je renvoie donc l’ascenseur quand l’occasion se présente..

Le club : Et l’ICH. Tu as engagé le parcours. Pourquoi cela t’a paru nécessaire ?

A vrai dire, il y a longtemps que je voulais le commencer mais quand on est en activité, et sans enjeu particulier, on a tendance à remettre… Et puis, une femme doit aussi gérer une vie de famille, en plus.. Je crois que l’expérience est une excellente chose, mais la validation de cette expérience et l’ajout théorique sont essentiels. Il y a trois ans, j’ai eu un grave problème de santé qui m’a obligé à stopper mon activité plusieurs mois. J’avais besoin de concentrer mon esprit sur autre chose et mes enfants avaient grandi. J’ai pensé que c’était le moment. Au début ce n’était pas facile. J’étais fatiguée ; et puis je pensais qu’avec la variété et la longue expérience que j’avais, ce ne serait qu’une formalité. Je me suis aperçue qu’il fallait « bosser « !
 Personnellement je n’ai pas d’enjeu professionnel direct comme pour une reconversion professionnelle ou une formation initiale, mais je pense qu’il devient incontournable d’approfondir ses connaissances et de plus en plus, de se mettre à jour des évolutions du métier et de son environnement juridique. Je pense qu’il faut savoir, de temps en temps, « titiller » son égo en se remettant en question. De plus, je trouve très plaisant de côtoyer des profils et des âges différents sur les bancs des cours.

Le club : Tu as des responsabilités au sein de la Fédération française des chasseurs immobiliers. Est-ce tu peux nous en parler ?  

Oui, comme je l’ai dit plus haut, nous avons créé à 4 cette fédération, il y a 10 ans. La présidente a pris sa retraite en 2016 et je suis Vice-présidente depuis la création. Les membres du bureau sont tous bénévoles et nous proposons divers services à nos membres dans la mesure de nos moyens. J’étais par exemple à Londres en juin à l’occasion de la remise des Awards aux journalistes immobiliers anglais. Cela nous a permis de nous faire connaître auprès d’eux et l’un de nos membres, anglais exerçant en région PACA, a pu donner une interview sur une chaîne spécialisée. Chaque année, nous organisons une convention à Paris ou à Montpellier, pour se connaître et nous y ajoutons toujours un volet formation, soit en interne, soit par une intervention externe. Par exemple, il y a quelques années, alors que peu de professionnels étaient sensibilisés à Tracfin, nous avons bénéficié, à mon initiative, d’une intervention du directeur du service.
Nous avons un membre en Catalogne. Nous sommes très sélectifs pour nos adhérents et en ce qui concerne l’étranger nous refusons les demandes d’adhésion (demeurant exceptionnelles) n’offrant pas un minimum de garanties par rapport à la législation du pays.

Le club : Au-delà de ton activité centrale et de tes responsabilités au sein de la FFCI, tu fais également un peu d’enseignement. C’était une évidence d’accepter cet engagement supplémentaire ?

On m’a effectivement proposé d’enseigner l’an dernier et cette expérience m’a énormément apportée. Transmettre son expérience en toute humilité, et penser que l’on contribue à créer des passions (car c’est comme cela que je conçois notre métier, même si souvent difficile) sont des sentiments très gratifiants. L’ICH me permet également de donner un crédit à cette expérience.
J’ai décidé de continuer l’aventure cette année.





 
 
Le club :  Merci à toi Valérie, pour ta contribution au Club.  Ce métier risque d'en intéresser plus d'une ou d'un, qui te feront un peu de concurrence mais la région de Montpellier offre de larges perspectives. 

A bientôt donc au sein du Club

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