Sarah LYNCH : Je suis très honorée d’avoir été élu Déléguée Régionale de l’Association Française des Juristes d’Entreprises et de pouvoir défendre localement les couleurs d’un métier si passionnant !

L’AFJE a deux objectifs essentiels :

• Rassembler au niveau national les juristes d'entreprise, être un point de rencontre et d''échange afin que se développe entre eux une véritable confraternité professionnelle.
   et
• Promouvoir le statut du juriste d'entreprise dans l'univers des professions juridiques et judiciaires. 

Le Club : Comment vois-tu l’action et le développement de l’AFJE au plan régional et local ?

Sarah LYNCH : Sur le plan régional et local les objectifs de l’AFJE sont de promouvoir la fonction du juriste en entreprise notamment au sein des PME’s qui composent l’essentiel du tissu économique de la région. La fonction juridique exercée en entreprise reste encore méconnue par grand nombre de chefs d’entreprises qui ne voient que l’aspect « juridique administratif » ou « contentieux » du droit. Or, en entreprise le juriste joue avant tout un rôle de conseil auprès du dirigeant afin de l’accompagner dans ses choix stratégiques. S’il est toujours d’actualité de se référer à l’adage selon lequel « nul n’est censé ignoré la loi » il est évident qu’aucun chef d’entreprise ne peux connaître l’ensemble des textes législatifs et réglementaires (soit environ 8 000 lois et plus de 110 000 décrets) en vigueur. La présence d’un juriste permet de sécuriser l’entreprise dans le cadre de son activité et d’anticiper les évolutions futures du droit dans son environnement concurrentiel.

Le Club : Quelle est la définition traditionnelle du poste de juriste d’entreprise et y a-t-il une notion plus large incluant des métiers connexes ?

Sarah LYNCH : L’AFJE définit le juriste d’entreprise  comme une personne qui, connaissant bien l’entreprise, son organisation, ses méthodes de travail, les hommes qui la composent à tous les niveaux, quel que soit son niveau lui-même, va rechercher l’adéquation des objectifs qu’elle poursuit avec les règles de droit qui s’imposent à elle.

Pour ma part j’ai tendance à comparer le juriste d’entreprise avec le médecin généraliste. Il doit être capable de régler seul environ 90% des problèmes de l’entreprise ;  les 10% restant sont alors confiés à des avocats spécialistes.

Cela dit comme il n’y a pas de réglementation spécifique concernant l’exercice de la profession il est assez difficile de donner une définition unique du métier.

Le Club :   Que peut offrir l’AFJE en matière de recherche d’emploi ?  

Sarah LYNCH : Pour ses adhérents L’AFJE dispose d’un accès à des offres d’emplois de juristes sur le site internet de l’association. Il s’agit essentiellement d’offres sur la région parisienne. En région nous transmettons en primeur les offres/demandes d’emploi ou de stages à nos membres. On fait fonctionner « le réseau ». On intègre également les jeunes juristes en recherche d’un premier emploi à nos réunions et on les reçoit afin de les parrainer dans leurs démarches.

Le Club : Abordons maintenant ton métier au quotidien et particulièrement celui de ton employeur. Peux-tu évoquer la société qui t’emploie et notamment  sa stratégie actuelle de développement. (Le site mis en place par PROMEO fournira bien d’autres indications aux plus curieux).  

Sarah LYNCH : Le Groupe Promeo est une entreprise familiale fondée en 1977 par Gilbert GANIVENQ qui la dirige aujourd’hui avec son fils, Olivier GANIVENQ. C’est une société, cotée en bourse, qui s’est spécialisée dans la promotion immobilière de loisirs. Elle a deux branches d’activités : « Village Center Patrimoine » qui construit et exploite des résidences de tourismes et des résidences services (pour étudiants, affaires et séniors) et « Village Center Loisirs » qui est propriétaire et gestionnaire d’une trentaine de sites d’hôtellerie de plein air 3 et 4 étoiles en France. 

Le Groupe Promeo a entamé depuis 2003 une stratégie de développement actif sur le marché de l’hébergement de loisirs afin de devenir un acteur majeur de ce secteur, en particulier par le développement de l’hôtellerie de plein air (marché en phase de consolidation) et des résidences de tourisme. Cette stratégie est efficacement mise en œuvre, notamment par l’existence de synergies importantes entre les deux métiers du groupe.

Le Club : Le filtre des services juridiques est un point de passage obligé. Comment PROMEO a organisé cette activité juridique en interne et quelle part as-tu prise dans cette mise en place ?

Sarah LYNCH : J’ai eu de la chance d’être embauché par le Groupe Promeo en tant que responsable juridique dans le cadre d’une création de poste. J’ai donc largement contribué à définir les contours du service juridique actuel. J’ai commencé seule et les premiers mois j’ai consacré pas mal de mon temps à « éteindre les feux ». Aujourd’hui je suis assistée d’un juriste et d’une assistante juridique et je travaille beaucoup plus en amont avec les différents services du groupe. Je pense avoir réussi à créer un climat de confiance qui fait que les salariés du Groupe ont parfaitement intégré la fonction juridique dans leur quotidien et ils n’hésitent plus à me consulter lorsqu’ils envisagent un nouveau projet ou lorsqu’ils on besoin d’éclaircissements sur tel ou tel problématique juridique.

Le Club : Quelle vision du marché immobilier as-tu dans le climat actuel de crise ?

Sarah LYNCH : Je dois dire que chez Promeo je ne me sens pas tellement touché par la crise actuelle. Le secteur de l’hôtellerie de plein air a le vent en poupe et les produits d’hébergement de loisirs connaissent également un grand succès. Par ailleurs, le fait d’avoir diversifié notre activité pour passer d’une d’activité unique, la promotion immobilière,  à  des multi-activités comprenant notamment l’exploitation des résidences de tourisme,  l’exploitation de sites d’hôtellerie de plein air, la vente de mobil homes,  la vente de séjours permettant de remplir les résidences et les campings nous a mis à l’abri des difficultés rencontrées par bon nombre de promoteurs immobiliers.

Le Club : Tu as obtenu ton diplôme de l’ICH en 2006.  Quel souvenir gardes-tu de ton passage dans ce cursus et qu’en reste t-il aujourd’hui ?

Sarah LYNCH : J’ai entrepris les études à l’Ich avec la volonté de  changer de secteur d’activité. Jusqu’alors je travaillais dans le secteur de  l’assurance santé. La formation a été un formidable accélérateur dans  cette démarche et en trois ans (j’ai suivi les cours tout en travaillant) j’ai  pu acquérir une vue d’ensemble des problématiques du droit de la  promotion- construction. L’enseignement qui y est dispensé est excellent  et les professeurs sont de qualité. Et à ce sujet je dois dire que je suis très  admirative de toutes les personnes qui réussissent ces études sans  formation juridique préalable. Ils ont vraiment beaucoup de mérite.

Aujourd’hui, grâce à l’Ich je me suis fait de nombreux amis que je  continue à fréquenter soit à titre professionnel, soit dans le cadre du Club  InterproICH34 (et à ce titre, je tiens à remercier notre dynamique GO,  Marc Mennella, pour la création du club et son implication dans sa réussite) soit à titre personnel.  En conclusion, pour moi l’Ich c’est bien plus qu’une formation, c’est un état d’esprit !

Merci Sarah. Nous avons en projet la préparation d’une soirée mixte AFJE – ClubInterpro ICH34.  Nous en parlerons bientôt.

************