Le Club : Comment es-tu devenu lotisseur ?

 

Jean-claude SINGLA : J’ai passé 25 ans comme conseiller financier dans une grande banque française ! Un bail…J’ai eu envie de changer après toutes ces années : changer de métier, d’univers, devenir mon propre employeur, être responsable de mes choix. Je me suis inscrit à l’ICH de Montpellier où j’ai obtenu mon diplôme en juin dernier; après un an de réflexion, j’ai pris ma décision et j’ai demandé un congé sans solde de 2 ans pour développer l’entreprise que j’avais créée début 2006. Le grand saut !

 

Le Club : Que t’a apporté l’ICH ?

JCS : Des compétences d’abord, puisque avec un DUT de Commerce et un Brevet Supérieur de Banque, je n’avais pas toutes les connaissances juridiques qui permettent d’exercer la plupart des métiers de l’immobilier. Aujourd’hui c’est fait. Droit de l’urbanisme, Droit de la propriété, Expertise judiciaire, Immobilier d’entreprise, mais aussi Technologie du bâtiment, Estimation des immeubles, etc…Toutes ces matières étudiées à l’ICH me servent dans ma nouvelle activité.

Un diplôme ensuite, qui n’est pas obligatoire pour être lotisseur, mais qui sur ma carte de visite professionnelle apporte indéniablement un plus.

 

Le Club : Passer du statut de salarié à celui de chef d’entreprise a-t-il été facile ?

 

JCS : Oui et non. Non parce quand on crée sa propre entreprise, on se retrouve seul. Pas de collègues, pas d’enseigne, pas de réseaux sur lesquels s’appuyer. On est obligé de tout faire : développement, marketing, vente, études…on ne compte plus ses heures, ses jours de travail.

Oui parce que quand on réussit une belle opération, on ne le doit qu’à soi-même et cela est très valorisant!

 

Le Club : Le métier de lotisseur est-il difficile ?

 

JCS : Ce qui est compliqué c’est de trouver du foncier ! Il y en a de moins en moins et c’est ce qui fait monter les prix.

 

Le Club : Alors comment fais-tu ?   

 

JCS : Je m’adresse aux mairies où je consulte les POS, PLU ou Cartes communales et je recueille des informations auprès des employés ou des élus. Les notaires, évidemment liés par le secret professionnel, sont aussi quelquefois de bons  apporteurs d’affaires. Je consulte aussi les petites annonces, journaux ou Internet, où l’on trouve des terrains, mais souvent hors de prix ou mal situés. Je rencontre également des agents immobiliers qui connaissent bien les secteurs où ils sont implantés, mais qui pour la plupart sont peu spécialisés dans l’urbanisme et le foncier.

Mais finalement, ce qui marche le plus c’est de se faire connaître, d’être vu, de laisser des cartes de visite, …devenir incontournable sur un village, un secteur.

Les grandes entreprises de promotion immobilière ou de terrains à bâtir font cela depuis des années.

 

Une fois le foncier trouvé (attention de faire le bon choix en fonction des contraintes techniques, économiques, financières…) le reste est moins compliqué : plans, permis d’aménager, travaux, vente. Encore qu’aujourd’hui le délai de commercialisation est un peu plus long qu’il y a un an ou deux.

 

Le Club : Justement à ton avis comment se porte l’immobilier en Languedoc-Roussillon ?

 

JCS : Les dernières études de l’INSEE montrent que l’immobilier dans notre région a encore de beaux jours devant lui ; en effet la population devrait augmenter de plus de 30 % dans les 20 prochaines années; soit 800000 habitants. Il va bien falloir loger ces nouveaux arrivants ; il faudra créer des logements sociaux bien sûr, mais aussi des quartiers résidentiels, avec des maisons individuelles et des immeubles. Les lotisseurs et les promoteurs resteront des acteurs majeurs de ce développement.

 

Le Club : Quels sont tes projets dans les mois qui viennent ?    

 

JCS : Finir la commercialisation de mon lotissement de Cazouls les Béziers ; trouver le terrain de ma prochaine opération, et m’essayer à la promotion immobilière. En effet dans les prochaines semaines je vais créer une nouvelle structure juridique, filiale de Terra Solis et construire 2 ou 3 villas, probablement bioclimatiques, peut-  être en bois. Mais tout n’est pas encore défini…

 

Le Club : Qu’attends-tu du Club Interpro ICH ?

 

JCS : Qu’il me permette bien sûr, de revoir mes anciens collègues étudiants, mais surtout qu’il soit un lien entre les adhérents pour les aider dans leur activité professionnelle actuelle ou future.

 

Le Club : Merci d’avoir été le premier à participer à cette nouvelle rubrique et bonne chance pour ta nouvelle activité.

 

JCS : Merci. Je souhaite une bonne année à tous les adhérents, en particulier à ceux avec qui je n’ai pas eu de contact depuis le début de l’année.